Le “recrutement boomerang” comme une impression de déjà-vu

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a carrière professionnelle n’est plus un long fleuve tranquille, s’écoulant dans une seule et unique direction. De nos jours, le marché du travail est mobile et flexible, tout comme les employés qui s’y meuvent. En effet, on affirme que la génération Y serait amenée à changer entre 4 et 5 métiers tout au long de sa carrière. Fini d’occuper la même fonction pendant 20 ans, place maintenant aux chemins professionnels sinueux.

Cette manière de penser a vu émerger de nouveaux profils de candidats, des employés dits « boomerang » avec lesquels les RH ont dû composer. Infidèles, ces salariés décident de quitter leur société pour aller travailler ailleurs, là où le salaire est plus attractif, les opportunités plus intéressantes et les avantages plus alléchants. Ensuite, ceux-ci finissent par revenir au bercail. Ça s’en va et ça revient. C’est l’effet boomerang.

Dans cette perspective, le recrutement change. Il ne s’agit plus de dénicher la perle rare et de s’assurer que celle-ci va rester indéfiniment au sein de l’entreprise mais bien de repérer les profils désireux d’un poste à court ou moyen terme et susceptibles de revenir quelques années plus tard.

Le « recrutement boomerang » est né aux États-Unis pour répondre à la demande de ces candidats éphémères. La pratique y est largement répandue, en Europe, elle émerge peu à peu. En Belgique, le taux de rotation (ceux qui changent de métier) – le turnover- est d’environ 17%, il est en augmentation mais reste inférieur à la moyenne mondiale

Un phénomène avantageux

Retour à la case départ. Avantageux ? C’est une aubaine pour le RH comme pour le salarié ! Recruter un ancien collaborateur simplifie le processus de recrutement, le rendant moins long et moins chronophage.

Par exemple, il n’est pas nécessaire de procéder au sourcing ou à l’analyse du profil, le candidat est déjà connu. En plus, vous ne risquez pas de vous tromper sur la personne puisque vous l’avez déjà engagée une fois.

Plus encore, le candidat qui s’offre à vous, revient plus fort, plus expérimenté que lors de la première fois où vous l’avez rencontré. Il a développé de nouvelles compétences et a gagné vraisemblablement en humilité. Cependant, ne vous reposez pas sur ces acquis et questionnez votre candidat, challengez-le et revenez sur ses réelles motivations. N’hésitez pas à lui demander pourquoi il aspire à revenir chez vous. 

De son côté, le salarié est aussi gagnant. Parti en bonne et due forme, il peut espérer obtenir en revenant une promotion ou un poste auquel il n’aurait (peut-être) pas eu accès en restant en fonction. Le travailleur apparaît également plus attractif en raison de ses années d’ancienneté accumulées et de son savoir-faire.

Ainsi, soigner le départ de ses collaborateurs peut donc se révéler gagnant, pour vous comme pour le salarié. De quoi faire de meilleurs employés boomerang, et, le cas échéant, boostez votre marque employeur, avec un salarié ravi de son expérience au sein de votre entreprise.

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